Musique Baroque en Avignon : Bonjour, Théotime Langlois de Swarte, et merci de nous accorder cette interview. Vous êtes l’un des fondateurs de l’ensemble baroque « Le Consort », créé en 2015 avec le claveciniste Justin Taylor et ayant pour but de valoriser la sonate en trio. Que représentent cette formation et ce répertoire pour vous ? L’ensemble a-t-il de nouvelles perspectives depuis sa création ?
Théotime Langlois de Swarte : Cette formation fut la plus répandue et la plus développée à l’époque, tous les plus grands compositeurs baroques ont écrit pour celle-ci. Pour nous, cela nous semblait important de défendre ce répertoire rarement joué aujourd’hui. Aujourd’hui, nous évoluons vers d’autres horizons, nous venons d’enregistrer un album de musiques anglaises inédites.
M.B.A. : Le 27 juin prochain à l’Opéra Grand Avignon, vous présenterez le programme « Générations » que vous avez élaboré et que vous interprétez avec le claveciniste William Christie avec qui vous partagez l’affiche. Un enregistrement symbolisant ce répertoire est paru en 2021. Quelle est sa particularité stylistique ?
T.L.D.S : Sénaillé est l’un des premiers à importer la virtuosité violonistique italienne en France et Leclair va se nourrir de cette musique italienne dans ses compositions et va ainsi permettre de faire évoluer le répertoire de sonate.
M.B.A. : S’agit-il d’une interprétation authentique ou avez-vous remis les morceaux au « goût du jour » ?
T.L.D.S : Nous essayons de garder l’écriture originale du compositeur. Certes, il y a une part de « re-création », car cela nous permet de questionner l’œuvre et ses intentions par rapport à notre époque, mais nous ne rajoutons rien à la partition.
M.B.A. : Quels sont vos projets artistiques ?
T.L.D.S : Je suis en train d’enregistrer un disque consacré à la vie de Vivaldi à travers ses concertos pour violon qui décrivent et définissent bien les épisodes de sa vie. En parallèle, un autre disque est en préparation et se nommera « Invitation chez les Schumann », l’idée est de plonger l’auditeur dans les salons de Clara et Robert Schumann, en partie grâce à un piano d’époque.
Propos recueillis par Marjorie Cabrol