Christophe Rousset donne à entendre des chefs-d’œuvre d’un genre en plein essor, celui de la cantate italienne du début du XVIII^e siècle.

Dans la Rome papale qui bannit l’opéra, la cantate italienne trouve un terrain de choix. Son histoire se mêle avec bonheur à celle de l’Académie arcadienne, fondée dans cette même ville en 1690 en mémoire de Christine de Suède, et qui aura une influence considérable sur le paysage musical italien de la première moitié du XVII^e siècle. L’Arcadie séduit les compositeurs par un idéal artistique dépouillé de toute emphase, prônant une narration simple et l’épanouissement d’une mélodie belle et chantante. Les grands musiciens de l’époque sont étroitement liés à cette esthétique, qui s’exprime merveilleusement dans cet écrin qu’est la cantate.

Logé par l’académicien le marquis Ruspoli, le jeune Haendel côtoie cet univers élitiste lors de son séjour romain entre 1707 et 1708 et fréquente notamment Alessandro Scarlatti, membre de ce cercle prestigieux. Modèle poétique et musical, l’Arcadie s’exporte dans toute l’Italie et au-delà, et influence les grands compositeurs français tels que Michel Pignolet de Montéclair et Jean-Marie Leclair.

Christophe Rousset peut magnifiquement s’appuyer sur Sandrine Piau qui a su imposer au fil des années la musicalité, le style et l’élégance de sa voix et ainsi confirmer la place d’exception qu’elle occupe désormais dans la musique baroque et plus largement dans le monde lyrique.