Rencontre avec la soprano Julie Roset 

Musique Baroque en Avignon : Bonjour, Julie Roset, et merci de nous accorder cette interview. Comment avez-vous découvert la musique classique ainsi que votre voix ?

Julie Roset : Je chante tout le temps depuis que je suis toute petite ! Ma mère m’a raconté qu’un soir passait un opéra à la télévision dans lequel chantait Cecilia Bartoli et que j’avais regardé jusqu’à la fin ! Sentant cette vocation, elle a voulu m’inscrire au Conservatoire, mais comme les cours de chant n’étaient qu’à partir d’un certain âge, j’ai commencé avec la flûte traversière et intégré parallèlement la Maîtrise de l’Opéra d’Avignon.

 

Musique Baroque en Avignon : Avignonnaise, vous avez étudié au Conservatoire du Grand Avignon, mais aussi à l’étranger, notamment à la Juilliard School à New-York. Comment s’est passée cette année ?  

J.R. : C’était incroyable, j’ai beaucoup appris ! C’est lors de mes cours avec Edith Wiens à l’Académie d’Aix-en-Provence que celle-ci m’a proposé de rejoindre sa classe en participant au programme « Artist Diploma » avec fort heureusement une bourse intégrale (sachant qu’une année d’étude aux États-Unis peut coûter jusqu’à 60 000 dollars !). Le travail y est intense, mais enrichissant par l’investissement et la bienveillance des professeurs. Nous avons eu l’opportunité de faire des coachings prestigieux avec Thomas Lausmann, Lawrence Brownlee ou encore Isabelle Leonard. J’ai également rencontré de formidables collègues et chanteur(se)s inspirant(e)s, dont mes deux meilleures amies qui sont maintenant au Studio de Munich.

 

M.B.A. : Le 14 mai prochain, vous interpréterez le programme “Le Tre Donne de Ferrare” avec l’ensemble La Néréide, que vous avez co-fondé avec les soprani Camille Allérat et Ana Vieira Veite. Pouvez-vous nous expliquer le choix de ce thème ? Comment les pièces ont-elles été choisies ?

J.R. : Ce trio vocal féminin de la fin du XVIème siècle chez le duc Alphonse d’Este était acclamé par la Cour de Ferrare et beaucoup de monde souhaitait les écouter. Cependant, c’était seulement sur invitation et même les plus fortunés ne recevaient pas forcément de places ! Donc, elles étaient sujets de nombreuses polémiques et formaient un grand mystère ! Musicalement, de nombreux compositeurs ont écrit pour elles, dont Luzzaschi qui illustre parfaitement leurs qualités musicales. Nous avons en grande partie choisi ses pièces, car elles dévoilent beaucoup de virtuosité, avec des vocalises précises et virtuoses, mais aussi de grands passages lyriques.

Ayant trois voix de soprano, nous avons souhaité assumer tour à tour les différentes tessitures en solo, duo ou trio, afin de varier les couleurs avec les différents timbres tantôt léger, tantôt chaud et rond, ce qui apporte de la complexité et de la profondeur.

 

M.B.A. : Une deuxième passion, à part la musique ?

J.R. : Cuisiner et danser ! Je ne sais pas si je peux appeler cela une passion, mais cela me détend beaucoup.

 

M.B.A. : Quels sont les projets artistiques de La Néreide ?

J.R. : Après Avignon, nous interpréterons le même concert au Festival de Namur. Puis, en octobre prochain, nous participerons à l’émission de Clément Rochefort « Générations France Musique, le live » sur France Musique. Enfin, nous serons en récital au Théâtre Grévin et à l’Opéra de Dijon. Nous préparons également nos prochains albums avec un programme de musiques françaises et peut-être un répertoire mélangeant espagnol et portugais.   

Propos recueillis par Marjorie Cabrol

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